mercredi 18 avril 2018

Sur commande.



A cette heure ci nous devrions nous assurer du pli net de nos pantalons en popeline, effectuer une selection de nos plus belles chemises, cirer nos souliers, piocher quelques vestes mais il n'en sera rien. Il n'en sera rien puisqu'Air France a pris la décision unilatérale de supprimer notre vol. Pas de Florence donc pour le Strict Maximum cette semaine.


Cet avion ne décollera pas.

Dans l'unique but de nous aider à gérer notre frustration nous décidons de former ce soir un groupe de discussion dont vous faites désormais partie et au cours duquel vous n'aurez pas votre mot à dire. Le sujet est "Que faire lorsque le meuble de vos rêves reste introuvable?" 
Pas de rapport direct avec le coup bas d'Air France et encore moins avec l'Italie mais rappelez-vous que tous les chemins mènent à Rome et cette discussion mène à Pierre Chapo.

Depuis huit années, la haute fonction de "meuble principal" au Strict Maximum était tenue par une enfilade pêchée à Meudon La Forêt à l'aube du retour fracassant du scandinave dans nos intérieurs. Nous pouvons tous saluer ces huit longues années de service effectuées sans qu'au SM personne ne se lasse, et vous aurez deviné que c'est là que se niche la véritable prouesse.



Savourez donc une photo d'archive.

Il y a quelques mois, notre équipe pleine d'espoir s'est donc lancée à la recherche de sa digne remplaçante. 
Seulement, rien. Rien qui ne fasse trop scandinave, trop reconstruction, trop design français. Il y avait bien cette enfilade Cansado de Charlotte Perriand -que l'on croise d'ailleurs un peu trop- mais définitivement non. Trop petite, trop foncée et trop plaquée.

Enfilade Cansado, trop petite, trop foncée, trop plaquée.

De longues semaines d'errance mènent alors votre cher Strict Maximum sur la piste d'un meuble suspendu du père Chapo.
Ce dernier, localisé mais pas à vendre, génère bien des tracas au SM.


meuble Chapo - pièce unique 1967

Le même meuble, toujours unique et de 1967.

Un autre meuble Chapo vint hanter l'esprit du SM. Croisé dans le livre de Hugues Magen, page 100, une superbe pièce présentée au Salon des Arts ménagers de 1966, recouverte de ce qui semble être du stratifié noir.


Stand Chapo, Salon des Arts ménagers, 1966.


De ces deux visions née l'idée comme du caillou l'étincelle.
Puisque zéro + zéro égale la tête à Toto, le modèle unique + l'enfilade du Salon des Arts ménagers égale l'enfilade du SM.
C'est à ce stade qu'intervient Fidel Chapo et son talent. Après plusieurs échanges le meuble prend vie, combinant le dessin du premier, l'aspect du second, le tout aux  dimensions idéales de l'enfilade sortante.




Evidemment chez Chapo, on ne dit pas une enfilade mais un bahut. Rien que dans le mot c'est déjà plus costaud. Le SM est donc désormais propriétaire d'un beau bahut, un bahut Ulrikk, dessiné et fabriqué rien que pour lui.




En situation ça donne un bon gros bahut d'une centaine de kilos qui pourtant flotte dans l'air. La ligne est simple, pure, moderne.






C'est fou comme un bahut peut faire du bien, comme ce voyage en Italie nous semble bien loin et finalement pas très important. Ce qui compte vraiment c'est d'être bien entouré chez soi. Et c'est un SM particulièrement ravi et rassuré qui vous quitte ce soir. Rassuré de voir qu'après quelques semaines, le bahut tient toujours accroché au mur.

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