Cela fait un petit moment que le Strict Maximum admire le travail de Claudine Monchaussé. Lors de nos nombreux passages à La Borne, la rencontre ne s'est jamais faite. N'apparaissant pas dans la liste des céramistes distribuée au Centre Céramique Contemporaine, l'artiste ne cherche pas vraiment à attirer les touristes dans son atelier. Nul besoin : ses oeuvres partent comme des petits pains au défournement.
Pour la rencontrer ce n'est pourtant pas compliqué, il suffit de lever le nez, son nom est inscrit sur la façade de sa maison. Comme l'artiste est actuellement visible au Musée Vassil Ivanoff à l'occasion de l'exposition "Les pionnières de La Borne", elle nous confie qu'elle voit défiler de nouvelles têtes chez elle. Pas étonnant, puisque les regards tombent sur cette superbe série.
Exposition "Les pionnières de La Borne" au Musée Vassil Ivanoff.
Cette exposition -comme son nom l'indique- réunie les pionnières de La Borne. Ou plutôt les principales mais surtout celles figurant dans la collection de Pierre Maréchal et Jean-Pierre Fontaine, collectionneurs passionnés à l'origine de cet événement. Jacqueline Lerat, Elisabeth Joulia, Solange Garotte, Barbara Delfosse, Nadia Pasquer (pour ne citer que nos chouchoutes) et... Claudine Monchaussé.
Claudine Monchaussé dans son atelier.
Claudine Monchaussé est née en 1936.
Elle connait La Borne, le travaille d'Elisabeth Joulia, Pierre Mestre, Yves Mohy et des Lerat par le biais de galeries parisiennes. Mauchaussé est attirée par le grès et décide de s'installer dans le petit village en 1959 avec l'envie d'apprendre car elle le sait, il est fait pour elle. Tout était à découvrir, à expérimenter, elle ne le quittera jamais.
Claudine Monchaussé a toujours créé des totems. Vierge de toute formation, c'est dans l'atelier de Pierre Mestre -dont elle deviendra la femme- qu'elle va s'initier au travail de la terre.
En 1963, elle expose à la Galerie des Jeunes à Paris. Elle se consacre par la suite à l'éducation de ses trois enfants et il faudra attendre dix ans pour qu'elle expose de nouveau dans la capitale.
Atelier de Claudine Monchaussé.
L'atelier de Claudine Monchaussé est à l'image de ses totems : mystique. S'y côtoient ses créations de toutes époques qu'elle garde jalousement avec elle comme on garde ses souvenirs. Bois et os, branches, cailloux, outils, mues d'insectes, totems de bois et de cartons... tout un monde, le sien.
La céramiste réalise la plupart de ses pièces à l'échelle de la main pour être saisies comme des outils. Pas d'utilitaire, uniquement du sculptural. Chacun y verra ce qu'il y voudra. Esotérique, phallique, animale, ancestrale... Claudine Monchaussé dit simplement qu'elle modèle une image qu'elle porte en elle depuis l'enfance et qui la relirait aux autres.
Le Monchaussé du Strict Maximum côtoyant une toupie de Bernard Thimonnier.
Claudine Monchaussé a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France comme à l'étranger. Elle figure dans la collection du Musée National de Sèvres depuis 2005 et notons cette très belle couverture de La revue de la céramique et du verre datant de 2006. Couverture mais aussi article et photos de la collection de Thierry Leproust.
C'est bon, j'ai fini de lire l'article.
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