vendredi 7 mars 2014

Les témoins.

Attiré par l'affiche, Le Strict Maximum est allé découvrir l'univers du photographe Robert Adams au Jeu de Paume. Il n'en retiendra pas grand chose. Pas de quoi en faire un article.

Comme le Strict Maximum est curieux, il est allé jeter un oeil à l'exposition "La traversée" du photographe Mathieu Pernot, également présent au Jeu de Paume. Heureux hasard, elle était faite pour lui.

Plus particulièrement les séries "Le meilleur des mondes et "Les témoins". Vous allez rapidement comprendre pourquoi. Ces séries, regroupées ici en un seul ensemble, ont été réalisées à partir d'une collection de soixante cartes postales éditées entre les années 1950 et 1980, que Mathieu Pernot a reproduites et agrandies. 
Elles montrent à la fois des quartiers d'habitat collectif qui, construits durant cette période dans les banlieues françaises, étaient considérés alors comme des symboles de progrès. Ainsi que des personnes agrandies figurant sur ces mêmes images.




Ces agrandissements de cartes postales, réalisés par le photographe, font émerger les silhouettes imprécises des habitants de ces lieux. L’agrandissement semble avoir permis le surgissement de ces figures. L’échelle minuscule de ces existences contraste avec l’immensité des lieux qui les abritent. Ces personnages apparaissent souvent en état d’observation, “comme s’ils étaient les témoins de quelque chose en train de se passer”, commente  Mathieu Pernot. C’est le cas, par exemple, d’une femme et de sa fille, qui semblent se retourner vers l’objectif à l’instant de la prise de vue.







Il y a également la série "Implosions" qui nous a interpellé. En opposition aux autres séries, elle illustre la fin de ces grands ensembles. Trois bâtiments nous sont très familiers puisqu'ils étaient à Meaux et que Le Strict Maximum a assisté à l'une de ces démolitions.
Ces implosions d'immeubles ont été photographiées dans les banlieues de grandes villes françaises au plus fort des débats sur la "rénovation urbaine". Symboles spectaculaires d'une "politique de la ville" bien intentionnées, elles illustrent une volonté de faire table rase de tout un pan de notre mémoire et peut-être aussi des habitants qui en furent les premiers témoins...





3 commentaires:

  1. Quand on voit comment on s emmerde la vie a faire des enduits , a poncer , a peindre pour avoir des murs corrects et pfuiii un peu de dynamite ...et plus rien !

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    1. Oh toi tu l'as encore mauvaise avec tes grilles!!!

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  2. Mais pour construire ces ensembles il a souvent été nécessaire de faire table rase d'un passé qui avait tant bien que mal traversé l'histoire..

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