vendredi 27 décembre 2013

Traumatismes post opératoire.


Etant donné que l'on se sent bien dans le Parc, et que les cartes postales nous ont ouvert l'appétit, restons-y.


Le travail de Jacques Beufé sur cet ensemble résidentiel est caractérisé par l'utilisation de matériaux propre aux années 60. L’aluminium et le verre trempé pour la façade préfabriquée; l'omniprésence du teck  à l'intérieur.  La cohabitation avec ces matériaux est tout à fait plaisante au quotidien si l'on reconnait leur aspect esthétique. Mais surtout si l'on est sensible à l'architecture des années 60-70.
Ce qui semble être le cas de peu de personnes sur les quelques 600 logements.

L'intérieur des appartements, particulièrement pensé et bien agencé , est la partie du travail de l'architecte ayant subi le plus d'outrages de la part de ses occupants.

Un intérieur en 1968 :


Notre appartement, en 2013:


Petit tour d'horizon des appartements en vente sur le bon coin... Alors? Architecture conservée ou pas? Sortez les mouchoirs.

Saluons l'utilisation des petites vagues en MDF (rayon travaux manuels chez Cultura) pour le dessus des portes.




Sans doute une envie irrépressible de poutres.


Des comme ceux ci, il y en a certainement des centaines...
Bien entendu, les goûts et les couleurs ne se discutent pas (on nous le rabâche assez souvent)
Mais ce que nous trouvons dommage, outre le fait de se penser suffisamment bon en décoration/agencement intérieur pour saloper le travail de Beufé, c'est de priver les futurs occupants de son génie. Ces appartements saccagés, n'ayons pas peur des mots, ne retrouveront jamais leur aspect originel. 

L'extérieur n'a pas encore subi de modification, mais une étude est en cours pour virer cet horrible aspect 70 qu'ont les immeubles. Pourtant le choix de Beufé n'était pas anodin, l'aluminium et le verre trempé ne nécessitent pas de ravalement, un simple coup de Karcher et c'est reparti.
D'autres immeubles semblables aux nôtres, notamment à Massy, ont déjà été modifié à l'extérieur. Et comme dirait Audrey Lamy, 'C'est pas joli joli'



Bien entendu au niveau des façades, il est également question de gain en isolation thermique et phonique. Les modifications comme  celle ci-dessus, visent également à concurrencer les constructions récentes, notamment lors de la revente des biens.
Or, n'y a t-il pas une différence entre quelqu'un de 50 ans en paraissant 30 et une personne de 30 ans? N'est ce pas perdu d'avance?
N' est-il pas plus intelligent de mettre ses atouts en valeur plutôt que de vouloir à tout prix se fondre dans la masse et faire table rase du passé?
Nous vient alors à l'esprit cette comparaison: la chirurgie esthétique.
On modifie l'existant au lieu de faire avec et de l'entretenir.
Au final, la conclusion est souvent la même...

'elle n'aurait pas dû y toucher, elle était mieux avant'.



7 commentaires:

  1. "Bien entendu, les goûts et les couleurs ne se discutent pas (on nous le rabâche assez souvent)". Ah bon ? Sus au politiquement correct ! Le mauvais goût existe et il est hélas de plus en plus répandu à notre époque. Si on osait dire plus souvent à ceux qui ont un goût de m... qu'ils ont un goût de m... et, surtout !, si on les "éduquait" (je n'aime pas trop le terme, si on leur montrait serait plus juste...), peut-être réagiraient-ils ? Après, c'est juste une question de diplomatie ;-). Je suis persuadé que le goût s'acquiert...

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    1. hello pascal, moi, quand je vois ces appartements avec une déco qu on peux dire douteuse peut être , ça me fait penser que tout ça est bien dérisoire ... Je pense que la petite dame qui a vécu avec sa bordure en Mdf de chez cultura était sans doute très contente d avoir ça chez elle , que son entourage probablement de son milieu ( vu qu en fait , quoiqu on en dise , on ne se mélange pas) était ravi aussi ..;bref c était sa vie ..;je vois pas trop de " hiérarchie bon gout /mauvais gout" a mettre la dedans . La seule valeur qui reste à mon avis comme étant la valeur suprême et universelle : c est la qualité et la rareté mais "le gout des autres" ( excellent film avec JP Bacri d ailleurs ) est sans doute discutable ( par ex: ce n est pas le mien , je n aime pas etc...)mais pas forcément contestable ( c est de la marde par ex . ).

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    2. Fort heureusement, nous n'aimons pas tous la même chose (il faut penser brocante en toutes occasions...ce serait un drame)
      Mais simplement, je trouve dommage d'arriver dans un lieu a forte connotation 70 et de vouloir dénaturer les lieux par l'ajout de poutres et autres inepties dans le genre (je vous ai épargné la photo du salon avec cheminée en plein milieu de la pièce, si si) Après chacun fait ce qu'il veut chez lui, mais des appartements sans base donnée, sans style, il y en a assez. Pourquoi venir vivre dans un tel endroit si on aime pas. C'est ça qui me pose problème.

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    3. On en revient toujours à la même chose... : beaucoup de français sont frustrés de ne pas avoir leur petit pavillon rustique. Du coup, ils le reproduisent. Où qu'ils soient!

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    4. En tout cas, navré mais pour le MDF elle n'a aucune excuse.

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    5. oh pourtant ça va si bien avec le mur rose talochié juste à coté ... ;-)
      Pas de drame car tout ça s enlève . Je trouve votre démarche de ne pas dénaturer les lieux,vraiment respectable et admirable et le résultat est vraiment super . C est une démarche rare donc de grande valeur a mes yeux . Bravo .
      Ce que je trouve le pire actuellement c est les émissions de déco actuelle de m..rde qui font penser au gens qu il faut absolument tous dépersonnaliser pour vendre leur bien ..ça rentre dans les moeurs cette tendance et ça me fiche la nausée ;j ai décidé de boycotter .

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