lundi 12 décembre 2016

JS:LC.

Ce soir le Strict Maximum a bien envie de vous raconter une histoire avant de vous laisser filer au lit , dormir ou faire joujou.
Il serait si facile en cette soirée du 12 Décembre que de vous conter la vie de Saint Quentin, évêque de Quimper qui, soulignons-le, fait partie des septs saints qui évangélisèrent la Bretagne, mais en fait non, cela nous semble une mauvaise idée. Sauf si le but est de vous perdre à tout jamais, et nous jurons devant dieu que ce n'est pas le cas.
Autre alternative, tout en restant dans cette ambiance bretonne, Joseph Savina.


Nous osons espérer que ce nom vous dit quelque chose mais dans le cas contraire, vous nous laisserez alors jouer pleinement notre rôle de blog censé apprendre des trucs aux gens qui le lisent.



Joseph Savina est un grand ébéniste breton qui collabora avec notre cher Le Corbusier.
De l'art Breton à l'art moderne, il n'y a qu'un pas.


Né en 1901, Savina apprend le métier de menuisier avec son père et s'aguerrit ensuite à la sculpture sur bois, assisté de Jean-Marie Picard, toujours breton.

En 1929 Savina, s'installe à Treguier, chef-lieu de canton du département des Côtes d'Armor, afin d'y apprendre l'art celtique exprimant ainsi son interêt pour les motifs irlandais récemment introduit en Bretagne. La même année, il rejoint l'Unvaniez ar Seiz Breur(?)groupe d'artistes et d'artisans s'affligeant la lourde tâche de relever les arts décoratifs breton.






Vite remarqué, il se lie d’amitié avec le poète et critique d’art Pierre Guéguen (breton) proche de Le Corbusier, qui les fit se rencontrer en 1935 à l’occasion de brèves vacances prises par l’architecte dans le Trégor, ancienne division administrative et religieuse constituant l'une des neuf provinces de Bretagne. Le Trégor c'est aussi le titre d'un journal dont la rédaction est située à Lannion, mais nous nous éloignons de notre sujet.

L’année suivante, lors d’un second séjour, Le Corbusier encourage Joseph Savina et lui laisse quelques croquis de meubles, qu’il met illico à profit.



Durant la guerre, Le Corbusier lui demande en outre de contribuer à son ravitaillement et lui offre en remerciement l’ouvrage consacré à ses dessins et à sa peinture, publié en 1938. Joseph Savina a alors l’idée d’en tirer des sculptures, qu’il montre timidement à Pierre Guéguen en 1944.




Impressionné, ce dernier lui conseille d’en envoyer des photos à Le Corbusier qui est immédiatement conquis.

Dès lors débute une collaboration féconde: Le Corbusier envoie régulièrement des dessins à Joseph Savina qui, dans son atelier de Tréguier, les interprète et les matérialise. Ce premier travail est généralement peaufiné conjointement chez l’architecte, rue Nungesser et Coli, et souvent polychrome. 






Les sculptures, parfois réalisées à plusieurs exemplaires, portent la signature double “LC:JS” ou “JS:LC”.

Pour finir, nous nous quittons sur deux proverbes bretons choisit au hasard parmi la centaine qui existe, histoire de rendre ce soir encore un peu plus hommage à cette région dont il est peu question au Strict Maximum :

"horizon pas net, reste à la buvette"

"la nuit se font les bons coups"

Nous nous en allons de ce pas vérifier celui ci.

3 commentaires:

  1. Merci pour cet article, j'habite en Bretagne et je ne connaissais pas. Lannion avec 2 n.
    Bonne nuit!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez une mission cher Anonyme puisque vous êtes sur le terrain : en trouver une et... vite ! Le Strict Maximum vous donne 24h

      Supprimer
  2. merci pour cet article
    j'adore les sculptures Corbusier/Savina
    il y en avait de formidables à Beaubourg été 2015
    http://henriettel.canalblog.com/archives/2015/08/04/32442073.html

    RépondreSupprimer