lundi 10 février 2014

SAS House & room 606.

Si l'on doit retenir une oeuvre, une création d'Arne Jacobsen, il s'agit du SAS Royal Hotel à Copenhague. 
Pourquoi ce bâtiment? Déjà car il s'agit de loin de son plus grand projet et ensuite car il est  à lui seul une sorte de One Man Show.


Jacobsen conçoit le SAS Royal Hotel ainsi que le terminal aérien, pour la compagnie aérienne scandinave SAS, entre 1956 et 1960. 



Plus grand hôtel du Danemark et premier gratte ciel de Copenhague, il est construit en plein centre de la  capitale.
Jacobsen pense tout, de la façade de l'hôtel aux couverts en acier inoxydable utilisés dans le restaurant, en passant par le mobilier.



C'est spécialement pour l'hôtel qu'il crée plusieurs sièges parmis ses plus célébres, dont l'élégante série Swan et le fameux fauteuil Egg chair.


Jacobsen poussera le vice, le diable étant dans les détails, jusque dans le dessin des moquettes recouvrant tantôt le sol des chambres, tantôt celui des couloirs. Il pense également les différents rideaux, les nombreux luminaires, et sélectionne les plantes du jardin d'hiver. Bref, une oeuvre d'art complète.





Fortement décriée avant et pendant sa construction, l'oeuvre de Jacobsen est aujourd'hui un des batîments phare de la capitale. Alors que l'extérieur est intact, il n'existe plus qu'une seule chambre d'origine, la chambre 606. Toutes les autres, soit 274 chambres, ont vu leurs mobilier, peintures et tissus made   in Jacobsen remplacés pour des équipements standards. Cette perte  est considérée au Danemark, et ce à juste titre, comme une des plus grosses en terme de patrimoine historique et culturel.





l'Hôtel vient d'être rénové par une jeune architecte, Yasmine Mahmoudieh, désireuse de respecter l'héritage culturel qu'il représente.  A cet occasion les sièges de Jacobsen ont donc réintégrés les suites , mais malheureusement l'esprit, lui, s'est définitivement envolé :


L'hôtel reste surtout un hymne, des poignées de porte adaptées à la paume de la main jusqu'à la gigantesque infrastructure, au travail d'un homme qui professait que les prodiges des technologies du XXe siècle devaient se fonder sur les exploits de la main de l'artisan.

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